Libération 25.02.2014 – Des voix pour plus de cohésion sociale

Dans un communiqué de presse AFP du 31 janvier dernier adressé aux préfets et aux responsables associatifs, le ministre appelle les associations de quartiers « à être à la pointe du combat », et fait état de préoccupations légitimes : « Il est aujourd’hui difficile de faire vivre le respect de l’autre dans les quartiers populaires, où les phénomènes de stigmatisation et de relégation fragilisent le lien social ».
Pourtant M François Lamy et son gouvernement ont choisi de mener à son terme la liquidation de l’EPRA (réseau d’Echanges de Programmes Radiophoniques constitué de 174 radios associatives) entreprise sous le gouvernement Fillon. Il a décidé, contre l’unanimité des radios, de procéder à la liquidation du Groupement d’Intérêt Public créé par Pierre Bérégovoy afin que les radios associatives assurent la promotion des valeurs républicaines, favorisent la lutte contre le racisme et l’exclusion, donnent la parole aux acteurs du vivre ensemble et du lien social.
Depuis 20 ans, représentants de l’Etat, personnel politique, acteurs associatifs engagés sur le terrain dans la lutte contre les discriminations, tous n’ont cessé de louer le remarquable travail de témoignage et de mémoire engagé par les radios de l’EPRA « pour faire reculer toutes les idéologies de rejet de l’autre et lutter contre les discriminations en soutien aux politiques de la ville »
A l’heure où les dynamiques de radicalisation irriguent nos territoires ruraux et contribue à exacerber les tensions dans les quartiers, la bataille des idées doit occuper le terrain. Qui mieux que nos médias de proximité peut et est légitime auprès des populations pour accompagner ce combat ?
Nous souhaitons redire à M François LAMY qu’en accréditant la disparition de l’EPRA, il se trompe de cible et fait le jeu de nos adversaires. En refusant d’allouer aux radios de proximité les moyens d’exercer leur mission au plus près des acteurs de terrain, il prive non seulement les citoyens d’un outil légitime à leurs yeux pour confronter leur point de vue et faire entendre leur voix mais il prive également ses services de la courroie de transmission et de réciprocité qu’il appelle de ses vœux. Il n’est peut être pas trop tard pour réparer ces erreurs. Erare humanum est, perseverare diabolicum.
Nous laisserons donc le mot de la fin à M Lamy : « … C’est le chemin qui doit être emprunté pour rétablir durablement la confiance entre nos institutions et nos concitoyens. Donner la parole à ceux pour qui l’on prétend agir est la condition première du rétablissement de l’égalité républicaine dans les quartiers ». Dont acte…
Gilbert Andruccioli – Agora Côte d’Azur Farid Boulacel – News FM Jean-Claude Guillou – Alternative FM Hervé Dujardin – Radio Scarpe Sensée Luc Magrina – Radio Radio
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